Il existe des femmes invisibles en ce monde. Dans ce monde des gens meurent par le pétrole, et d’autres sont en danger à cause de lui, dans ce monde où la guerre existe. La guerre détruit tout, jusqu’à la distance entre le vrai et le faux. Avec elle, les cauchemars deviennent réalité et la réalité devient cauchemar.

Ma pièce se présente en trois actes de quinze minutes chacun, inspirés des Mille et Une Nuits. Perdues dans ces contes, on retrouve trois femmes : la terrestre, l’océane et la rêveuse qui réagit aux deux précédentes ; une femme enceinte, une sirène, et une qui tient à réaliser son rêve. Ces femmes ont mille et une histoires à raconter, histoires qui ne sont jamais entendues.

La mère devient sans le vouloir le cercueil de son propre enfant ; la sirène, après avoir donné sa peau, connaît la peur, la confiance, la résignation ; la dernière accepte enfin de pleurer. Qu’elles soient mère, épouse ou soeur, ces femmes sont avant tout humaines.

Ivresse des profondeurs parlera d’eau, de sang et de pétrole, ces liquides qui donnent la vie mais peuvent aussi la prendre. Ainsi, la mère quand elle découvre son enfant mort-né ne voit pas du sang mais du mazout. La sirène puisqu’elle a donné son corps ne voit que du sang. La rêveuse pour conclure voit l’eau de son puits remplacée par du pétrole. Je dédie ce projet aux enfants de la guerre.

Ivresse des profondeurs est basé sur une forme courte Les milles et une nuit réalisée dans le cadre de la 3e année de cursus de l’École Nationale Supérieure des Arts de la Marionnette.
Sayeh Sirvani termine sa première résidence de création au LEM. Pendant 2 semaines, elle a axé son travail sur l’écriture du texte. Elle nous proposera une lecture de celui-ci ainsi qu’une présentation de sa démarche.

Entrée gratuite – réservation conseillée ICI.