En avril, nous avons organisé plusieurs rencontres à destination des publics, des professionnels et des institutions. Après 5 ans d’existence du LEM (Lieu d’Expérimentation Marionnette) et 20 ans d’existence de la Cie En Verre et contre Tout, s’est faite sentir la volonté de redéfinir notre identité tout en répondant aux attentes et besoins de chacun.
A ces différentes concertations, nous avons bénéficié de la présence de profils très différents, de spectateurs aux artistes, d’un élu culture à des collaborateurs étudiants, etc.
Les artistes, d’une part, ont besoin d’un lieu qui leur laisse la liberté d’expérimenter, d’essayer, de trébucher, d’échanger. Et cela, surtout pour de petites compagnies et des compagnies de marionnette, qui ne trouvent plus autant de soutien et de possibilités dans le territoire.
On se questionne sur la spécificité de la marionnette, et la manière de la rendre visible. Comment rendre compte de sa multiplicité ? Comment faire comprendre qu’elle n’est pas destinée qu’aux enfants ?
Si le LEM est un lieu de programmation, il revendique aussi son image de laboratoire, de partage et de pluridisciplinarité, sa capacité à faire des essais à succès mais aussi des erreurs. Nous tenons à préciser l’orientation marionnette de ce lieu, tout en offrant un panel de rendez-vous diversifié pour que le public puisse, d’une certaine manière, s’investir véritablement dans la vie du lieu, aux côtés de l’équipe et des artistes.
Il est important pour tous également que le public s’élargisse, afin de toucher d’autres profils que les habitués des salles de spectacle, mais c’est un enjeu habituel du monde du spectacle, où les réponses sont encore et toujours des hypothèses. Cela dit, c’est une des raisons pour lesquelles nous tentons d’accentuer la dimension participative du public. Les effets se font apparemment ressentir, puisqu’une spectatrice a affirmé qu’au LEM, « on ne vient pas consommer un spectacle, on vient faire une expérience ».
Enfin, la question du prix libre pour certains événements a été soulevée, de manière à valoriser des artistes pour lesquels nous proposions des rendez-vous gratuits, tout en gardant ces événements accessibles à tous puisque chacun peut donner à hauteur de ses moyens.
C’est le côté intimiste du LEM, sa petite taille, qui attire un certain nombre de personnes, qui cherchent à sortir de l’habituelle « usine à spectacles » (parole de spectatrice). C’est bien cela que l’on cherche, et pour quoi on continue à se questionner.
Margot Millotte