Sur une table de bridge, une lampe et quelques objets. Fragiles et cristallins. Un ventilateur crée une spirale de vent, actionne un mécanisme simple et produit une résonance sur trois coupes de verre. Par le mouvement, le rythme aléatoire est lancé, plus proche du souffle humain et musical que de l’horlogerie et ses exactitudes. Le jeu se développe en créant une architecture sonore dans un paysage de mouvements et de bruits microscopiques.
Une composition musicale mélancolique et sensible nait alors d’une valise équipée de verres à pied joués avec un archet de violon et deux ventilateurs. Une Main-Orchestre, « multi-instrumentiste » délicate, révèle un personnage insolite et curieusement « rythmique » qui s’avère être la clé d’une progression ingénieuse. Et toujours un ventilateur qui opère ses minuscules révolutions, laissant trainer derrière lui un bourdon permanent. La sophistication du procédé apparaît peu à peu avec un Charango associé au zapateo (technique de percussion de pieds avec des chaussures ferrées), puis avec une guitare « multi-ventilée » aux trémolos astucieux, petites inventions et assemblages musicaux qui créent peu à peu la complexité de l’Homme Orchestre.
Petite histoire d’une humano-musicalité aux préambules fragiles et minutieux vers la figure forte et brute de l’Homme-Orchestre de rue en guise de final. Poésie du souffle, des masses d’air minuscules et mobiles comme autant de micro-tempêtes intérieures, de marées indiscrètes qui explorent les différentes facettes du musicien et ses multiples talents. Un moment ludique et poétique, où la musique et le mouvement sont inséparables.
Spectacle de la compagnie La Mue/tte
de et avec Santiago Moreno
Regard Extérieur : Delphine Bardot
Du 17 au 19 mars à 20h30
Le 20 mars à 16h