En cette fin d’année, avec Lucie Cunningham de la compagnie Hold Up ! nous avons expérimenté un premier labo de recherche autour du Budaïxi.
« Lorsque nous avons demandé l’aide à l’émergence de la région Grand Est, une des grandes questions que je me posais, au croisement où je suis arrivée artistiquement aujourd’hui, était de concilier mes créations contemporaines et la technique ancestrale de la gaine taïwanaise.
Comment essayer de transmettre de mon mieux, comme je l’ai promis à mon maître, cet art, dans un pays qui ne connaît rien des codes du Budaïxi. Vaste question que grand nombre de marionnettistes de la nouvelle génération taïwanaise a essayé d’explorer elle-même. Il n’y a pas une seule réponse. C’est délicat car tout l’apprentissage de la gaine taïwanaise repose sur une tradition millimétrée, codifiée et une histoire très ancienne.
Voici les résultats de trois jours de recherche sur la gaine taïwanaise et comment explorer ses codes dans une création contemporaine. Au programme: comment utiliser ou sortir du castelet, comment traiter le vocabulaire des mains en relation avec la marionnette, comment exploiter ce qui est intrinsèque à la gaine taïwanaise (les batailles, la précision des micro mouvements, la dynamique de la main, son échelle…) dans un autre contexte que celui d’une histoire traditionnelle taïwanaise.
Tout un programme pour trois jours. C’est trop peu de temps pour répondre à tout ça. Et pourtant ces trois jours sont un grand luxe ! Il est rare de pouvoir prendre ces temps de réflexion en dehors d’une création spécifique, sans avoir à aboutir sur quoi que ce soit de particulier, pour réfléchir sur des questions de fond. Alors je remercie une fois de plus mon parrain d’émergence Laurent Michelin pour son accueil au L.E.M. et le temps qu’il a partagé avec moi pour réfléchir sur tous mes points d’interrogation, ainsi que pour ses photos.
Nous referons un labo en avril pour continuer ces recherches après mûrissement. »
Lucie Cunningham